"Les tabous, dans l’univers du soin, concernent aussi bien les personnes soignées que les soignants. Ils prennent la forme de sujets, de pratiques ou de comportements qu’il conviendrait d’éviter ou de passer sous silence, en raison de convenances sociales ou morales, de représentations, de craintes ou de pudeur. Les tabous renvoient à des interdits, des thèmes dont on ne parle pas, ou trop peu. Si tout silence autour de ce qui est frappé d’un interdit ne peut pas être brisé, comment, cependant, mieux comprendre ce qui génère de la difficulté ou suscite de la gêne ? Cette question traverse toutes les dimensions des pratiques et nécessite l’attention de l’ensemble des acteurs du soin et de la formation, tant des tabous, quels qu’ils soient, peuvent empêcher le soin et la rencontre. C’est ce que montrent les auteurs en explicitant ce qui peut faire obstacle aux soins, consciemment ou non, freiner les professionnels et les étudiants dans leurs actes ou leurs dires. Ils reviennent également sur ce qui interroge dans les pratiques individuelles et collectives établies. Sont passés en revue les multiples aspects entourés de silence : les soins au corps et, surtout, la toilette intime ; les émotions, souvent refoulées car jugées peu professionnelles ; la fin de vie et la mort, toujours si peu dicibles et apprivoisées ; les croyances, notamment religieuses ; la sexualité, etc. Des entretiens sont aussi menés, permettant d’aborder en profondeur et sans fard les diverses questions taboues dans les soins, bien plus nombreuses qu’on ne le pense. Toute situation de soins peut confronter à des limites. Parvenir à mieux les cerner, trouver des espaces pour dire et comprendre ce qui entrave parfois le soin et la rencontre relève d’enjeux professionnels et pédagogiques majeurs." [4e de couv.]